Enquêtes de victimation et statistiques de police depuis le milieu des années 1980
par , , , – mars 2011
Questions Pénales poursuit la présentation des travaux sur l’évolution de la délinquance commencée avec l’homicide (septembre 2008, XXI, 4), les agressions non mortelles (décembre 2008, XXI, 5) et les vols personnels (juin 2010, XXIII, 3). Cette livraison-ci est dédiée aux cambriolages à partir de travaux réalisés par Renée ZAUBERMAN, Philippe ROBERT, Sophie NÉVANEN et David BON dans le cadre d’un contrat de l’Agence nationale de la recherche.
Mesurer la délinquance est une opération complexe pour laquelle la recherche, après s’être longtemps appuyée sur les seules données produites par les institutions (statistiques judiciaires d’abord, puis plus récemment policières), a cherché à diversifier ses sources. En effet, toute une série d’actes délinquants n’apparaissent pas dans les statistiques d’activité de la police et de la gendarmerie et pour les saisir, les sciences sociales ont conçu des instruments qui lui sont propres : parmi ceux-ci des enquêtes, dites de victimation, interrogent des échantillons de population sur les infractions dont ses membres disent avoir été victimes au cours d’une période donnée. C’est à la confrontation de ces deux sources que nous procédons ici pour observer l’évolution des cambriolages en France depuis le milieu des années 1980.
On s’en tiendra plus précisément aux cambriolages de la résidence principale ou de ses annexes dans la mesure où les cambriolages d’autres lieux ne sont pas pris en compte dans certaines des enquêtes disponibles.