Peut-on dire, comme on l’entend souvent, que la délinquance se développe ?
Pour le savoir, il faudrait disposer de chiffres fiables. Or, le recueil des chiffres de la délinquance ne va pas de soi. Indépendamment de toute tentative d’orienter le résultat en fonction de présupposés idéologiques ou d’intérêts politiques, la construction des outils de mesure reste un objet de débats. En prenant du recul historique, on se rend compte que chaque instrument de mesure présente ses limites et ses biais de construction. C’est pourquoi, la recherche du « bon » outil de mesure s’apparente à une quête inachevée, frustrante, voire impossible.
Cette note plaide pour une approche différente : plutôt que de chercher l’instrument parfait, ce qui compte est d’avoir à disposition suffisamment de compteurs pour confronter des mesures qui sont toutes partielles. Il est indispensable de savoir comment sont produits les chiffres lancés dans le débat public, afin de pouvoir discuter de leur pertinence. Mais il est encore plus utile de pouvoir disposer de mesures complémentaires, sans compter plusieurs fois les mêmes faits.
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