La politique de la ville n’est pas parvenue à réduire les inégalités entre les quartiers les plus défavorisés et le reste de la ville. Le jugement d’échec fréquemment porté à son sujet mérite cependant être discuté, en prenant en compte ses évolutions et les transformations qu’elle a suscitées dans l’action publique territoriale.
Désignées comme « la troisième force de sécurité » de France, les polices municipales restent très diverses mais glissent, globalement, vers un modèle plus interventionniste et répressif qui témoigne de la difficulté à renouveler les modes de gestion de la tranquillité.
Quelle place la peine et le crime occupent-ils dans nos sociétés ? Pour y répondre, un projet mené en France et en Allemagne autour de la ‘punitivité’.
Coût du crime : plus qu’un bilan comptable, un outil de comparaison des différents types de criminalité.
L’importance de la délinquance ne tient pas seulement à sa fréquence, mais aussi à ce qu’en pensent les citoyens. Certains peuvent craindre d’en être victimes mais les plus exposés ne sont pas toujours les plus apeurés. Mais on peut aussi être préoccupé par l’importance de la criminalité comme problème de société, quand bien même on ne se sentirait pas personnellement menacé.
L’incivilité est une catégorie médiatique et politique aujourd’hui omniprésente, mais dont on peine à savoir ce qu’elle désigne. La recherche éclaire ce que sont les phénomènes que recouvre le terme « d’incivilité », et les problèmes que pose son usage, dans son acception actuelle, étroitement articulée à la délinquance et à l’insécurité.
Gestion et surveillance des unités, valorisation des « bonnes » conduites, autonomisation des détenus, prévention du suicide, « normalisation » des conditions de vie : le maintien de l’ordre et la production de la discipline en prison ont été profondément réorientés ces dernières années. Ces transformations, centrales dans la gestion quotidienne de la détention, permettent de réinterroger les modes contemporains de fonctionnement de la prison qui, au-delà d’un objectif de prévention des désordres, réajustent aussi un mécanisme d’auto-préservation institutionnel.
« Des phénomènes de radicalisation observables au sein de l’islam politique jusqu’aux mouvements sociaux violents qui ont agité la France des Gilets jaunes, la violence politique perdure en France et canalise une partie du débat public. Comment la définir et la penser ? »
Nous avons vécu une période où les polices publiques étaient les principaux acteurs, sinon les seuls, de l’action policière. Mais ce monopole est désormais sérieusement ébranlé.
Mesurer la délinquance doit se faire sur le plus long terme possible et en confrontant diverses sources de données. La stabilité des instruments de mesure est donc une condition essentielle de l’opération. « Les enquêtes sociologiques sur les mobilisations policières montrent que les policiers sont des travailleurs avant d’être les instruments de l’Etat » Depuis leur officialisation au début des années 1980, les centres de rétention administrative utilisés pour l’enfermement des étrangers en instance de renvoi forcé du territoire sont concernés par une double dynamique : d’une part, une répression et un recours à la privation de liberté accrus pour les étrangers en situation irrégulière en France ; d’autre part, une la volonté de protéger leurs droits fondamentaux par la mise en place de garanties juridictionnelles, mais aussi via la présence de militants associatifs en rétention. Longtemps exclusivement masculin, le monde professionnel policier s’est lentement féminisé au cours des cinquante dernières années, mais reste marqué par une « culture policière » articulée autour de la masculinité virile. Les recherches récemment conduites dans l’univers policiers éclairent les implicites genrés du métier policier et ses effets, au quotidien, sur les pratiques de maintien de l’ordre public. Le community policing, l’un des modèles de police qui s’est le mieux diffusé à l’international, suscite autant de résistances que d’appropriations multiples en fonction des spécificités institutionnelles, politiques et culturelles de chaque pays. Les recherches sur la déviance se sont longtemps concentrées sur le passage à l’acte et le maintien dans une carrière dans la délinquance. Cette tendance a conduit certaines recherches à conclure à l’inéfficacité de tout programme de prévention et de réhabilitation. En réponse, un courant de recherche sur la désistance a emergé, autrement dit, une étude des processus propres à la sortie des carrières dans la délinquance. Cet angle de recherche s’intéresse à la période post-pénale et reconstitue les éléments qui ont favorisé l’abandon des conduites et des ressources propres à la délinquance, longtemps après un passage dans les institutions pénales. Contrôles au faciès: comment la recherche a mis à mal le déni officiel Sanction banale s’il en est, anodine la plupart du temps, l’amende forfaitaire est devenue au fil des années passées une modalité de réponse pénale de plus en plus courante. Cependant, situé aux confins de deux pouvoirs régaliens – celui de rendre justice et celui de maintenir l’ordre -, le pouvoir de verbaliser s’avère être bien moins anodin qu’il n’y paraît. Dans un contexte national et international marqué par la répétition des scandales financiers, environnementaux, d’évasion fiscale et de corruption, il s’agit de questionner à nouveaux frais la fabrique des politiques contre la délinquance en col blanc.
Les paniques morales sont des moments d’emballements médiatiques avec de réelles conséquences sur le contrôle social. Les comprendre nous aide à prendre du recul sur l’actualité, mais aussi sur les stéréotypes qui pèsent sur certaines populations. Les mots d’ordre appelant à abolir la prison, le système pénal ou encore la police sont de plus en plus revendiqués ces dernières années, que ce soit au sein de mouvements féministes, antiracistes ou contre les violences policières. La recherche montre que de telles revendications ne sont pas neuves, puisqu’un mouvement autour de l’abolitionnisme pénal s’est constitué en Europe et en Amérique du Nord dès le tournant des années 1970. Aujourd’hui tendues, les relations entre services de police et magistrats se caractérisaient auparavant par un modèle de confiance qui a disparu. Comment expliquer ce changement ? Etudier le cybercrime et les multiples formes de violences qui prennent forme dans le cyberespace : comprendre ce que sont les cyberattaques. Etudier le cybercrime et les multiples formes de violences qui prennent forme dans le cyberespace : comprendre ce que sont les cyberattaques. Les discours politiques autour du crime laissent pense que les citoyens ont des demandes punitives. Des enquêtes empiriques choisissant des dispositifs mettant les répondants en situation de juger des cas criminels fictifs montrent pourtant que la demande punitive est nuancée. Plus de 100 000 forçats ont été condamnés aux bagnes coloniaux de Guyane et de Nouvelle-Calédonie de 1852 à 1953. Les manifestations du printemps et de l’été 2020 aux États-Unis ont ravivé l’articulation historique entre police et démocratie. su_spoiler title= »Héritage colonial dans la police » open= »yes » style= »fancy » icon= »folder-2″] Il n’est pas possible de comprendre les polices françaises sans se souvenir que leur histoire s’est déployée en métropole mais aussi dans l’empire colonial. Les guerres de décolonisation ont laissé une empreinte durable et des legs qu’il s’agit de cerner pour mieux les combattre. Voir la vidéo
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