Questions Pénales : Les filles délinquantes, victimes et/ou coupables ?

 

Par Dominique DUPREZÉlise LEMERCIER et Cindy DUHAMEL – Novembre 2016

 

Dominique Duprez, sociologue, directeur de recherche CNRS au CESDIP, Élise Lemercier, maîtresse de conférences en sociologie, DySoLa Université de Rouen et Cindy Duhamel, psychologue PJJ, doctorante Université de Rouen.

 

Lorsque nous rencontrons ces jeunes filles, elles sont suivies par la protection judiciaire de la jeunesse en milieu ouvert, et/ou font l’objet d’une mesure de placement pénal ou d’emprisonnement. Ayant eu accès à celles qui ont fait l’objet d’un étiquetage, nous ne prétendrons pas ici éclairer l’ensemble des parcours délinquants des filles, d’autant plus qu’elles sont, en général, plus longuement maintenues dans des parcours de protection de l’enfance que les garçons.

Cette recherche rompt avec une perception stéréotypée de la délinquance féminine comme étant le fait de victimes passives et/ou instrumentalisée par des hommes, et où leurs actes de délinquance sont attribués à une supposée « absence de féminité ». S’inscrivant dans un renouveau des analyses de la délinquance par une approche en termes de genre, notre démarche met l’accent sur les processus de (re)production du féminin et du masculin et des rapports de pouvoir qui les sous-tendent. Cette étude se distingue également par sa double approche sociologique et psychologique afin de mieux déconstruire les discours pseudo-psychologiques sur leur supposée « nature féminine » ou « absence de féminité ».

 

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