par – 4 octobre 2012
Ce Questions Pénales se fonde sur une enquête conduite par Jacques DE MAILLARD et Patricia BÉNEC’H-LE ROUX pour la Ville de Paris sur le dispositif des correspondants de nuit parisiens (Rapport de recherche « Évaluation de l’activité des correspondants de nuit de la Ville de Paris », Guyancourt, CESDIP, Collection « Études et Données Pénales », 2011, 111). Il propose une analyse des modes de régulation de l’espace public opérés par ce type d’activités.
Après une phase d’expérimentation au cours des années 1990, les métiers de la médiation sociale ont connu une forte croissance avec le dispositif des emplois-jeunes à partir de 1997 au travers du recrutement d’agents locaux de médiation sociale. On a pu voir dans la diffusion de ces nouveaux métiers un renouvellement des fonctions de régulation de l’espace public, assurant la présence d’un garant des lieux dans les espaces collectifs et favorisant une forme d’ordre en public sans recourir exclusivement à la répression ou à la loi [1].
Dans une veine similaire, mais moins centrée sur les questions de contrôle de l’espace public, d’autres ont souligné qu’ils représentaient une nouvelle configuration des métiers du social, en produisant une activité reposant sur la fluidité, la mobilité et l’accompagnement, et instaurant de ce fait un nouveau type de relation avec la population [2]. Sans que le constat soit nécessairement contradictoire, beaucoup ont également relevé la précarité de ces nouvelles activités et les difficultés de la professionnalisation, Philippe Robert parlant symptomatiquement de « néo-prolétariat de la sécurité » 3]. En effet, ces activités souffrent d’un déficit de reconnaissance de la part des professions installées et peinent à rendre visibles leurs compétences [4].