par le CESDIP – juin 2010
Le conseil de laboratoire du CESDIP, réuni en assemblée générale, a convenu de ne pas déposer de dossier de Prime d’Excellence Scientifique (PES) auprès du CNRS.
Par ce geste, les membres du CESDIP entendent protester contre la nature de ces primes, leurs conditions d’attribution et les effets délétères qu’elles entraînent sur le collectif que nous formons.
Nous protestons en effet contre le fait que le CNRS rogne son autonomie scientifique en accordant les PES aux chercheurs déjà titulaires d’une distinction nationale ou internationale, alors que ces prix relèvent de logiques et de traditions propres, sur lesquelles le CNRS ne saurait s’aligner. De surcroît, l’attribution de la PES à un collègue déjà promu fait de cette PES une rente plus qu’une incitation et risque de créer une organisation en castes au lieu de dynamiser la recherche. D’autres primes sont accordées selon les critères « analogues à ceux des universités », ce qui renforce l’abdication de l’autonomie scientifique du CNRS. Le texte diffusé auprès des chercheurs précise même que « cette année » l’attribution ne se fera pas « en lien direct avec l’évaluation effectuée par le Comité national »… Les chercheurs du CESDIP ne peuvent que s’en émouvoir, qui avaient affirmé il y a quelques années déjà leur opposition à la marginalisation croissante du Comité national, garant de l’autonomie et de l’indépendance de l’évaluation scientifique.
La procédure retenue rompt avec les principes fondamentaux de la transparence et de la collégialité. En effet, les candidatures seront examinées devant des « comités » dont on ignore les modalités de constitution, les principes dont entendent répondre ses membres, la politique scientifique qui l’anime. Nous relevons que, dans le même temps, notre tutelle universitaire, qui accorde ces Primes, constitue le comité sur la base de l’élection par les pairs.
Les chercheurs et les ITA du CESDIP n’ont jamais refusé les marques de reconnaissance scientifique. Ces dernières années, deux d’entre nous ont été récompensés par des médailles de bronze, adoptées de manière collégiale par leurs sections (ici 36 et 40) du Comité national, et nous nous en sommes réjouis. La PES relève, on l’a compris, d’une toute autre logique.
C’est donc en toute connaissance de cause que nous la refusons.