Par Louise Fines, 2016.
Louise Fines enseigne à l’université d’Ottawa (département de criminologie) tout en poursuivant des recherches sur les crimes en col blanc.
Parfois, les avenues sécuritaires, politiques, culturelles et économiques, préconisées en vue de neutraliser les personnes indésirables (des individus et des collectivités associés, à tort ou à raison, à un risque social ou à un danger imminent) sont de nature à causer à des groupes de citoyens des torts considérables et, par le fait même, susceptibles d’affecter leurs modalités d’existence dans toutes les dimensions qu’elles comportent. Dans un tel contexte, à l’aune d’un idéal démocratique, autant les organisations policières que les gouvernements ne peuvent faire l’économie de réfléchir aux conditions, aux discours et aux facteurs tant organisationnels que systémiques qui prévalent lorsque les forces de l’ordre participent à des activités en lien avec la neutralisation des personnes indésirables. Trois études de cas (les starlight tours au Canada, les manifestations qui se sont déroulées au sommet du G8 à Gênes et l’intervention déployée à l’encontre des grévistes à Marikana) servent de prétexte à explorer ce phénomène historique.