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Le 14ème Congrès de l’AFSP se déroulera du 10 au 12 juillet 2017 à la Faculté de Droit et de Science politique de l’Université de Montpellier. Pour la première fois de son histoire, l’Association organisera son Congrès national dans l’une des villes les plus importantes de l’axe méditerranéen. Ce nouveau rendez-vous de la science politique française se déroulera en partenariat avec la Faculté de Droit et de Science politique de l’Université de Montpellier, le CEPEL et le CIRAD. Par son ampleur (près de 1000 congressistes sont attendus), ce Congrès permettra de mettre à l’honneur l’un des pôles les plus dynamiques de la science politique française en région. Il renforcera également la structuration future des recherches entre les différents pôles scientifiques de la discipline.
Ce Congrès sera structuré autour de trois séries d’activités distinctes :
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Cette section thématique, organisée par Milena Jakšić (ISP – CNRS) et Nadege Ragaru (CERI – CNRS), interroge la manière dont le témoignage des victimes s’articule à la preuve judiciaire pour produire la décision pénale. Elle s’inscrit dans le cadre des réflexions menées au sein du programme de recherche ProsCrim (ANR-13-FRAL-0014-01) coordonnée par Mathilde Darley (CNRS / CESDIP). Les communications proposées dans le cadre de la Section thématique ont en commun d’être fondées sur des enquêtes portant sur une diversité de formes d’articulation entre victimité et justice, qui concernent aussi bien les victimes de violences sexuelles que des violences armées. Y sont par ailleurs reflétées des sensibilités disciplinaires plurielles (science politique, sociologie, histoire, anthropologie).
Nous assistons depuis quelques années à un foisonnement de recherches sur la condition de victime, stimulantes aussi bien par les questions théoriques qu’elles soulèvent que par les terrains ethnographiques qu’elles mobilisent. Les victimes y sont avant tout saisies lorsqu’elles se mobilisent (Lefranc & Mathieu, 2009 ; Latté, 2012), se constituent en collectif, s’érigent en expertes de leur propre cause ou encore formulent des demandes de réparation (Barbot & Dodier, 2009). Loin d’y voir une simple « « mode » péjorativement qualifiée de « victimisation » » (Fassin & Rechtman, 2009 : 229) certains auteurs décèlent au contraire dans cette montée des claims of suffering (Amato, 1990) une nouvelle modalité de gouvernement du politique (Fassin & Rechtman, Ibid.). La souffrance devient cause, une « cause qui parle » (Collovald & Gaïti, 1991), suscite l’indignation et emporte l’adhésion. La traduction de cette souffrance en droit (Barbot & Dodier, 2011) est néanmoins à l’origine de nombreuses controverses, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du prétoire, qui ont également retenu l’attention des chercheurs. Certaines affaires deviennent des causes, d’autres au contraire ne parviennent jamais à passer du cas singulier à l’engagement collectif (Boltanski & Claverie & Offenstadt & Van Damme, 2007). Tout aussi riches sont, par ailleurs, les recherches ayant abordé la question de la victime à travers les pratiques de catégorisation et d’étiquetage, ou encore la production d’expertises. Au-delà de leurs différences, l’ensemble de ces travaux a souligné que la parole de la victime est, quant à elle, toujours frappée d’un soupçon d’inauthenticité. Se pose dès lors la question de savoir comment le témoignage des victimes s’articule à la preuve judiciaire pour produire la décision pénale.
Se situant dans le sillage de cette littérature, l’objectif de la présente Section thématique est précisément de revenir sur ces enjeux en centrant l’attention sur une configuration et un espace spécifiques : les victimes au tribunal. Ce faisant, il ne s’agit ni de postuler qu’une telle enquête interdise toute sortie du prétoire, encore moins que l’horizon temporel se limite au temps du procès : le cadre temporel que nous souhaitons saisir embrasse les places occupées par les victimes en amont, pendant, et en aval du processus judiciaire. Cette entrée devrait permettre d’affiner notre saisie de la mise en récit, des jeux entre acteurs et de l’établissement de la preuve.
Quatre axes ont été privilégiés :
Page web de la section thématique
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Tous les participants au Congrès 2017 doivent obligatoirement être inscrits et renvoyer un formulaire d’inscription (quelque soit leur mode ou montant de paiement), qu’ils soient intervenants, responsables, présidents de séances, discutants ou visiteurs. Vous pourrez au moment de votre inscription sélectionner les Sections Thématiques auxquelles vous souhaitez participer.