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Séminaire du CESDIP

4 avril 2023 @ 10 h 30 - 12 h 30

Intervenants :

  • Cécile Vigour et Bartolomeo Cappellina (Sciences Po Bordeaux/Centre Emile Durkheim) pour une intervention intitulée La justice vue par les citoyens. Confiance, autorité, légitimité ;
  • Florence Johsua (Université Paris Nanterre, chercheuse à l’Institut des Sciences sociales du politique), pour une présentation sur le Traitement judiciaire du mouvement des Gilets jaunes. Enquête ethnographique au Pôle de l’urgence pénale du Tribunal judiciaire de Paris.

Vous trouverez à la suite de ce message les résumés de ces deux interventions.

Si vous souhaitez suivre les débats à distance, il vous suffit de cliquer sur le lien ci-dessous :

https://uvsq-fr.zoom.us/j/93647473932?pwd=YWc0dTJIMDFXTktCMS90cUE5V1JPZz09

ID de réunion : 936 4747 3932
Code secret : 430553

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Cécile Vigour, directrice de recherche en sociologie & science politique au CNRS à Sciences Po Bordeaux.
Bartolomeo Cappellina,
chercheur postdoctorant à Sciences Po Bordeaux et au Centre Emile Durkheim.

La justice vue par les citoyens. Confiance, autorité, légitimité. 

Qu’est-ce qui fonde la confiance dans la justice, son autorité, sa légitimité et celles des personnes qui l’exercent ? Qu’est-ce qu’une peine juste ? A quelle justice citoyennes et citoyens aspirent-ils ? Notre communication présentera les principaux résultats publiés dans un ouvrage intitulé La Justice en examen. Attentes et expériences citoyennes (Puf, 2022, coécrit également avec Laurence Dumoulin et Virginie Gautron). Cet ouvrage examine comment les citoyens perçoivent l’action et les politiques de justice, et comment leurs représentations et expériences alimentent ou ébranlent la confiance qu’ils ont dans la justice, et affectent l’autorité et la légitimité de cette institution.
Pour les citoyens, le droit et la justice permettent d’abord de faire société, en définissant des repères collectifs et un cadre de vivre ensemble. Ce rôle, perçu comme plus social que politique, fonde la confiance dans la justice. Les citoyens expriment en effet des attentes très idéalisées à son égard. Pour autant, les citoyens ressentent et décrivent leurs rapports à la justice comme une expérience qui rompt avec l’ordinaire des relations sociales.
Trois principales critiques signalent ce qui fragilise la confiance, l’autorité et la légitimité de la justice. La première concerne l’organisation et son fonctionnement bureaucratiques, tant face à l’accumulation des dossiers et aux délais qu’au risque de standardisation et de dépersonnalisation, voire de déshumanisation du traitement judiciaire. Une seconde critique, à la fois sociale et politique, porte sur la justice comme instrument de domination. Une tension forte s’exprime entre ce que la justice devrait être dans une société démocratique (une loi accessible et égale pour tous) et ce que les citoyens en perçoivent : un lieu où sont reproduites, voire amplifiées les inégalités économiques, sociales et culturelles, les inégalités de genre, ou liées à l’appartenance à un groupe ethnique minoritaire. Enfin, concernant la justice pénale, par-delà le discours général sur le manque de sévérité, les citoyens attendent surtout des peines à dimension pédagogique, qui permettent à l’auteur de prendre conscience du sens des lois et de la gravité des faits. Entrer dans la fabrique des jugements révèle que les enquêtés sont moins punitifs en situation de juger, face à des cas concrets.

 

Florence Johsua, maîtresse de conférences en science politique, Université Paris Nanterre, chercheuse à l’Institut des Sciences sociales du politique (ISP / CNRS).

Traitement judiciaire du mouvement des Gilets jaunes. Enquête ethnographique au Pôle de l’urgence pénale du Tribunal judiciaire de Paris.

Le Tribunal judiciaire de Paris a vu comparaître, en 2018-2019, les acteurs d’une année de contestations sociales de grande ampleur. Chaque semaine, des hommes et des femmes, interpellés dans le cadre des manifestations parisiennes des Gilets jaunes, y ont été déférés après une garde à vue, puis jugés en comparution immédiate. Au Pôle de l’urgence pénale (23e et 24e chambres correctionnelles), le mouvement des Gilets jaunes s’est traduit par une multiplication des affaires et une diversification du profil des prévenus. Par maints aspects, ces procédures judiciaires ont présenté des caractéristiques atypiques par rapport aux comparutions immédiates ordinaires. Fondée sur une approche ethnographique, armée par les statistiques, cette recherche en cours de réalisation analyse le traitement judiciaire de cette contestation sociale. L’étude du traitement judiciaire du mouvement des Gilets jaunes invite à questionner, d’une part, le développement d’une justice préventive dans le cadre du traitement en temps réel des affaires pénales et, d’autre part, à interroger l’émergence d’une forme d’administration de la justice spécifique à la contestation sociale. La présentation portera sur la fabrique de cette enquête ainsi que sur ses premiers résultats.

Détails

Date :
4 avril 2023
Heure :
10 h 30 - 12 h 30
Catégorie d’évènement:
Étiquettes évènement :
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Organisateurs

FISCHER Nicolas
COSTE Dimitri

Lieu

CESDIP – Salle de Réunion
43 boulevard Vauban
Guyancourt, 78190 France
+ Google Map
Téléphone :
01 34 52 17 00
Site :
http://www.cesdip.fr
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