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Antoine Mégie, politiste, maitre de conférences à l’université de Rouen. Ses travaux portent sur la place du droit dans la » guerre contre le terrorisme ». Après avoir plus spécifiquement étudié les phénomènes de transnationalisation des normes et pratiques judiciaires de l’antiterrorisme (Europe et Amérique du nord), il participe à plusieurs projets de recherche sur les procès actuels du contentieux terroriste. Parmi ses récentes publications, « Le contentieux judiciaire antiterroriste depuis 2015 : « massification », spécialisation et politisation », dans Seze (dir), Les Etats européens face aux militantismes violents, ed. ANR Vioramil, 2019 ; « Chroniques d’un procès du terrorisme : l’affaire Merah », éd. La Martinière – Radio France, 2019.
Dans le contexte des attentats de 2015 et 2016, le nombre de procès pour participation à une « entreprise terroriste » connaît une augmentation inédite. Les jugements de ce qui est communément appelé aujourd’hui les « filières jihadistes » ou les « revenants » constituent le quotidien de la justice française. A partir d’une étude ethnographique d’un peu plus de quatre-vingt procès suivis à la 16ème chambre correctionnelle de Paris et d’une dizaine de jugements à la cour d’assises spéciale de Paris, l’objectif est d’étudier in situ cette réalité pénale grâce à l’observation du moment singulier de l’audience. L’analyse du contexte et des interactions entres tous les acteurs réunis sur cette scène judiciaire conduit à saisir concrètement les effets des politiques pénales et l’émergence d’un tribunal singulier dans lequel se redéfinit le registre politique des « procès du terrorisme ». Dans une volonté d’historiciser ces audiences et d’interroger les expériences du pouvoir judiciaire à l’épreuve de la violence politique, un travail de collecte et d’analyse des archives sur les procès historiques du « terrorisme » est en cours d’élaboration avec Virginie Sansico (Programme de recherche Jupiter – Université de Normandie – https://jupiter.hypotheses.org/.)