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Marie Morelle est docteur en géographie, maître de conférences HDR à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, au sein du laboratoire Prodig.
Après des recherches sur les processus de marginalisation sociale en ville (enfants des rues au Cameroun et à Madagascar), elle a commencé à travailler sur les politiques publiques de sécurité et les politiques pénitentiaires au Cameroun. Elle a en particulier participé au programme de recherche TerrFerme (Les dispositifs de l’enfermement : approche territoriale du contrôle politique et social contemporain). Elle développe également une réflexion sur les liens entre illégalisme et gouvernement urbain en Afrique (police et trafic au Cameroun) et en Europe (police en France, mécanique de rue en France) dans le cadre du collectif de recherches Inverses (Informalité, pouvoirs et envers des espaces urbains). Elle coordonne actuellement avec Frédéric Le Marcis le programme Ecoppaf (Economie de la Peine et de la Prison en Afrique).
Cette intervention souhaite discuter de la diversité des pratiques policières qui se déploient sur un territoire communal d’Ile de France. Elle s’attachera en particulier à étudier des interventions de différentes unités de la police nationale d’un même commissariat dans des quartiers historiquement marqués par une forte concentration d’habitat social. Il s’agira alors de voir quels processus de complémentarité, de coopération mais aussi de distinction se créent au jour le jour. Ces discours et ces pratiques seront restitués et analysés à l’appui d’une esquisse de généalogie des politiques de sécurité publique telles qu’elles ont été formulées et débattues localement depuis dix ans. En effet, sur le territoire d’étude, la sécurité publique se conçoit et se construit, entre autres, depuis la mise en place de dispositifs conçus à l’échelle nationale (ZSP) et actions entreprises à l’échelle municipale (vidéosurveillance, police municipale armée, cellule de gestion urbaine de proximité). L’enjeu de cette intervention est de comprendre la fabrique continue d’une action publique dans le champ de la sécurité. Cette étude exploratoire s’appuie sur trois enquêtes de terrain, d’une semaine chacune, conduites dans un commissariat en 2016, fondées à titre principal sur l’observation directe de patrouilles (BAC, BST, Police Secours).