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Lors de ce séminaire exceptionnel au CESDIP, le Professeur Benoit DUPONT (du CICC de Montréal) prononcera une conférence d’une heure sur le thème de l’écologie de la cybercriminalité. Celle-ci sera suivit d’un débat de 12h à 12h30.
Benoît Dupont est, depuis 2016, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en Cybersécurité. Il est professeur titulaire à l’École de criminologie de l’Université de Montréal et Directeur scientifique du Réseau intégré sur la cybersécurité (SERENE-RISC), qu’il a fondé en 2014. Il siège également comme observateur représentant le monde de la recherche sur le conseil d’administration du Canadian Cyber Threat Exchange (CCTX).
Alors que l’Internet a fait son entrée dans nos vies quotidiennes il y a seulement un quart de siècle, les cybercrimes représentent aujourd’hui la principale forme de délinquance contre la propriété et ont profondément transformé les autres catégories de crimes. L’automatisation de certaines formes de délinquance à l’échelle mondiale, couplée à des interdépendances inédites entre des systèmes technologiques, des institutions et des individus continuellement immergés dans des flux de données constitue un défi majeur pour des institutions policières et judiciaires traditionnellement définies parleur ancrage local.
Il convient alors d’enrichir la boîte à outils conceptuelle dont dispose la criminologie afin d’analyser comment la technologie participe à la transformation des pratiques délinquantes et aux réponses formulées par les institutions de sécurité. Pour y parvenir,l’écologie, cette « science des relations », semble particulièrement prometteuse. Il ne s’agit pas de « naturaliser » l’analyse des phénomènes délinquants, mais plutôt de mobiliser quelques notions fondatrices de la biologie comme celles d’écosystème, de compétition, de prédation ou de coopération, et d’examiner leur compatibilité avec des théories telles que la sociologie configurationnelle de Norbert Élias ou l’ANT de Bruno Latour.