Par Carole GAYET-VIAUD, Jacques DE MAILLARD et Fabien JOBARD – Avril 2017
Les « délégués à la cohésion police-population » (DCPP) sont des fonctionnaires de police retraités qui exercent une mission de rapprochement police-population dans les quartiers identifiés comme prioritaires en termes de sécurité – quartiers populaires, grands ensembles, cités. Cette fonction a été créée et développée en deux temps : une première fois en 2008 avec le « Plan Espoirs Banlieue », puis en 2012 dans le cadre des Zones de Sécurité Prioritaire. Ces délégués étaient en 2015 au nombre de 111 (77 pour la Direction Centrale de la Sécurité Publique (DCSP), 34 pour la Préfecture de Police (PP). Dans un contexte politique où la dégradation des rapports entre la police et la population a été maintes fois décrite et dénoncée, l’objectif général est défini de façon à la fois vague et ambitieuse, puisque, selon la note de service du 11 mai 2009 : « chaque délégué doit viser à favoriser un climat de confiance dans son quartier d’affectation, en personnalisant et en multipliant les contacts auprès de la population, des élus, des bailleurs sociaux, des gardiens d’immeubles, des personnels de l’Éducation nationale, des professions de santé, des associations de riverains ».
L’enquête conduite par le CESDIP, qui avait pour objectif d’effectuer un premier bilan du dispositif des DCPP, permet d’observer la manière dont les DCPP conduisent ce projet d’amélioration des rapports police-population. Ce dispositif favorise-t-il une meilleure relation entre police et populations locales et, au-delà, introduit-il une innovation notable dans le fonctionnement de l’institution policière ? Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de comprendre les activités des DCPP, leur capacité à s’inscrire dans des partenariats locaux, d’identifier les liens qu’ils ont pu nouer avec la population et ses représentants, les projets dont ils sont porteurs, mais également les contraintes qui enserrent leur action.