À partir d’une étude ethnographique en maison d’arrêt, cet article propose de comparer les modes catégorisation de la population recluse en fonction du contexte local et institutionnel. Cette contribution montre en premier lieu que la manière d’appréhender les populations dites à risques prend forme différemment sur ces terrains. Il en résulte des agencements spécifiques de l’espace de détention. Elle montre ensuite deux façons de concevoir et d’officialiser les placements en maison d’arrêt, qui dépendent à la fois de l’expérience du personnel, du poids de la direction et des représentations partagées dans l’établissement à propos d’un environnement qualifié de « sensible ». En dégageant des logiques communes de répartition, entre contention, évitement et regroupement de certaines populations, l’article invite à replacer l’étude de l’espace carcéral dans l’édifice local de priorités.
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