Fonctions

  • ATER en science politique à l’Université de Paris-Saclay
  • Docteur en science politique
  • Créateur du site autodidaxie.fr pour favoriser les apprentissages

Coordonnées

Domaines de recherche

  • Sociologie des déviances
  • Désistance de la délinquance de rue
  • Politiques et institutions de sécurité et de prévention
  • Entretiens biographiques de carrières dans la délinquance

Formations

  • Licence d’Administration Économique et Sociale (UVSQ)
  • Master de science politique (UVSQ)
  • Relations internationales à l’université du Texas (UTEP)
  • Géopolitique et gouvernance (Williams College)
  • Master 2 analyse des conflits et de la violence (UVSQ)
  • Doctorat en science politique à (UPS)

Intitulé de la thèse:

Comment s’épuise le crime ?

Contextes, parcours et représentations des processus de désistance sur le territoire parisien

Depuis la seconde moitié du XXe siècle, la tendance punitive de nos sociétés a abouti à une surpopulation carcérale. En France elle s’élève au 1er janvier 2020 à 70 651 détenus écroués pour 61 080 places opérationnelles. L’opinion publique sensibilisée à cette thématique et un espace médiatique accaparé par les formes de la délinquance de rue exercent une pression politique pour concevoir les moyens de prévenir l’entrée des jeunes dans une carrière de délinquance et réduire les taux élevés de récidive : dans les trois ans après une incarcération, 2 sortants sur 3 retournent en prison.

Après le développement de plusieurs dispositifs d’aménagements de peine et de mesures alternatives à la prison — la liberté conditionnelle, le sursis avec mise à l’épreuve, le travail d’intérêt général, et plus récemment le placement sous surveillance électronique — la probation a dû faire face à de nombreuses critiques et produire des pistes nouvelles pour répondre à ses détracteurs en justifiant empiriquement ses apports. C’est encore plus le cas avec l’essor des paradigmes de l’analyse rationnelle du crime — très critique sur le rôle de la prévention et de la probation — dont la transcription en politique publique sous la forme d’un durcissement pénal systémique a engendré une augmentation des taux d’incarcération et de récidive.

En réponse, les recherches sur la désistance ont émergé aux États-Unis et prouvé que la grande majorité des personnes impliquées dans la délinquance finit par en sortir, souvent par des voies de traverses qui s’éloignent du périmètre d’interventions des acteurs institutionnels, ou pire, qui cherchent à se soustraire à leurs effets contreproductifs. Étudier les mécanismes qui président au processus de sortie des carrières dans la délinquance en France constitue ainsi le cœur de cette thèse. L’approche présente l’originalité de recueillir l’expérience de justiciables pour comprendre le déroulement de ce phénomène et complète ainsi le regard sur les effets et la réception de la politique pénale.

Au cours de cette recherche, fondée sur l’ouverture des services de probation et de ceux de la Ville de Paris, la méthode de l’entretien biographique a permis de recueillir 33 parcours de désistance sur le territoire parisien. L’analyse inductive de ce matériau qualitatif a produit des savoirs nouveaux sur les modalités de sortie de la délinquance. Ainsi, ce travail a mis en exergue au moins trois grandes forces qui s’articulent dans ce processus :

  • L’influence de sphères de socialisation qui évoluent, s’expriment et/ou s’estompent dans la réorganisation d’un parcours hors de l’ancien référentiel déviant.
  • Les divers stigmates et représentations bloquantes à déconstruire pour opérer ce changement : sur les auteurs d’actes de délinquance ; sur l’argent qu’ils génèrent ; sur les opportunités que présente ou obère un passage dans la délinquance.
  • Le rôle clé de personnes-ressources dans de tels parcours : on propose une typologie des trajectoires de désistance selon leur dotation de base en ressources, leur rapport aux institutions et l’avancement dans la constitution de nouveaux capitaux pour entamer et accomplir leur changement.

Cette recherche invite donc à multiplier les points d’entrée pour comprendre le processus complexe des sorties, en incluant le point de vue des désistants. Elle vise à établir les bases d’une étude longitudinale et systématisée du devenir des désistants pour augmenter leurs chances de réussite et hâter leur engagement vers une sortie.

Mots clés : désistance, sortie de délinquance, déviance, prévention, probation, réhabilitation, récidive, politiques et institutions pénales, enquête qualitative.

Publications

De Maillard J., Zagrodzki M., Benazeth V., Zaslavsky F., 2015, Des acteurs en quête de légitimité dans la production de l’ordre public urbain, l’exemple des inspecteurs de sécurité de la Ville de Paris, Déviance et société, 3, 3, 295-319.

_ Benazeth V., 2015 (Vol XII), Champ pénal, revue de lecture, Stephen Farrall, Ben Hunter, Gilly Sharpe, Adam Calverley, 2014, Criminal careers in transition: The social context of Desistance from crime, Oxford, Oxford University Press, https://champpenal.revues.org/9180

_ Benazeth V., 2016, GERN research paper series, Charting the way out: desistance in the Parisian context, Antwerp, Maklu publishers.

_ Benazeth V., De Larminat X., Gaïa A., 2016, Changements biographiques et transformation d’un mode de vie : l’apport des recherches sur les sorties de délinquance, Revue Internationale de Criminologie et de Police Technique et Scientifique, 69, juillet-septembre.

_ Benazeth V. 2019, chapter 7, Desistance and the Parisian probation service: The paradox of a limited institutional effect on the processes of desistance, in Farrall S. (Ed), Architectures of desistance, ISODR, London & New York, Routledge.

_ Benazeth, V., 2019, Désistance et institutions : le paradoxe d’un effet limité de l’intervention institutionnelle sur les processus de désistance. in, Gaïa A., De Larminat X., Benazeth V., (Dir), Comment sort-on de la délinquance: Comprendre les processus de désistance, Genève, Suisse, Médecine & Hygiène, 157-177.

 

Enseignements

  • Méthodes des sciences sociales, délinquance et insécurité, théories sociologiques du crime, médias et politique, politique et société, sociologie des parties politiques (UPS)
  • Political issues in contemporary France, inequalities in contemporary societies, institutions politiques comparées, préparation à l’épreuve d’anglais du concours commun (Science Po Saint-Germain-en-Laye)
  • Introduction à la notion de désistance (Paris II, Panthéon-Assas)
  • Introduction to sociology (Université de Créteil Paris-Est)