Par – janvier 2008
Marwan MOHAMMED est sociologue, post-doctorant au CESDIP. Il a récemment soutenu une thèse sur « la place des familles dans la formation des bandes de jeunes ». Il a par ailleurs co-dirigé un ouvrage collectif avec Laurent MUCCHIELLI, intitulé « Les bandes de jeunes. Des blousons noirs à nos jours » (Éditions La Découverte).
En ce début de XXIe siècle, les bandes de jeunes redeviennent un objet d’inquiétude sociale, se frayant une place singulière dans les différentes thématiques qui forment le magma des préoccupations sécuritaires. On peut être surpris par l’écho médiatique récemment donné (août-septembre 2007) aux bagarres opposant à Paris, divers groupes de jeunes stationnant habituellement à La Défense et à la Gare du Nord. À la même époque, plusieurs arrestations eurent lieu dans le Val-de-Marne suite à un homicide lié à des « embrouilles » entre des jeunes de Valenton et de Villeneuve-Saint-Georges. De même qu’au centre commercial Belle-Épine de Thiais (Val-de-Marne), deux autres jeunes étaient sérieusement blessés par des tirs de fusil à canon scié. La réactivité médiatique diffère apparemment selon que ces conflits se situent dans le Paris gentrifié ou dans l’anonymat grisaillant de la périphérie.