Par Camille Gosselin, Virginie Malochet. Espaces et Sociétés, 171, 2017/4, 31 décembre 2017, pp. 129-143.
Pour les bailleurs sociaux, la sécurité est devenue un vrai sujet qui leur ouvre un champ d’action à part entière. Sous la pression de leurs locataires, de leurs personnels et des pouvoirs publics, ils s’impliquent davantage en ce domaine tout en s’interrogeant sur leur contribution légitime quant à savoir comment et dans quelles limites intervenir, « jusqu’où ne pas aller trop loin ». A l’appui d’une enquête de terrain, cet article vise à saisir comment les bailleurs sociaux se positionnent face à ces enjeux, les investissent et y répondent. Entre tranquillité résidentielle et sécurité publique, les politiques qu’ils développent reposent, pour l’essentiel, sur la protection de leurs agents de proximité, la sécurisation de leur patrimoine et le partenariat avec la police et les villes. Elles contribuent à redéfinir les contours de leur coeur de métier et reflètent plus largement les évolutions des modes de gouvernance et de coproduction de la sécurité locale.
For French social landlords, security has become a real concern that calls for specific responses. Under pressure from their tenants, their employees and public authorities, they have become increasingly involved in this problem but question the nature of their legitimate contribution – how they should intervene and how far they should go. On the basis of a field survey conducted in the Ile-de-France Region, this article explores how social landlords position themselves with regards to this issues and how they respond to them. The policies they develop, going from residential order to public safety, focus essentially on the protection of their on-site staff, the securing of their properties and the development of partnerships with local police and municipalities. Such policies thus redefine their core business activity but also reflect broader changes in governance and joint managementof local security.