Dans le cadre du congrès « Bien commun et intérêt(s) individuel(s) », organisé par la Société suisse de sociologie à l’Université de Zürich, du 21 au 23 juin 2017, Géraldine BUGNON, Arnaud FRAUENFELDER (University of Applied Sciences and Arts Western Switzerland – HES SO/HETS-Genève) et Franz SCHULTHEIS (University of St.Gallen), organisateurs du workshop « Protéger et se protéger : la régulation des désordres juvéniles entre Etat social et Etat pénal », lancent un appel à communication.
Les contributions sont à soumettre par e-mail à Géraldine BUGNON et Arnaud FRAUENFELDER, jusqu’au 17 février 2017.
Bien commun et intérêt(s) individuel(s)
L’articulation entre bien commun et intérêt individuel est un thème fondateur de la sociologie car il touche de façon essentielle à la cohésion de la société. Comment cette cohésion est-elle produite ? Les normes sociales et la coopération résultent-elles de l’action d’acteurs individuels poursuivant leurs propres intérêt(s)? Ou l’action des acteurs est-elle conditionnée par la prise en considération du bien commun ? Comment le bien commun et l’intérêt individuels se transmettent-ils et s’acquièrent-ils ?
Les réponses à ces questions font l’objet de débats vifs et récurrents, en sociologie comme dans les autres sciences sociales et, au-delà, en philosophie sociale. Différentes perspectives théoriques développent cette thématique à propos d’objets et de domaines sociaux très variés et cherchent à expliquer un grand nombre de phénomènes. Alors que les théories analytiques interrogent sur les mécanismes de constitution de l’ordre social, de la cohésion et des normes de coopération, la question des rapports entre les notions de bien commun et d’intérêt(s) individuel(s) est centrale pour l’histoire de la sociologie et des sciences sociales. En ce qui concerne l’étude des sociétés contemporaines, de nombreuses questions d’actualités peuvent être soulevées à partir de l’intitulé « Bien commun et intérêt individuel » dont nous ne donnons ici que quelques exemples : dans des sociétés complexes et hétérogènes, quelles sont les conditions pour que se forment des liens sociaux solidaires et que s’établisse une société civile dynamique? Comment les marchés peuvent-ils être moralisés ? Comment s’articulent bien commun et intérêt individuel dans le contexte des relations familiales, générationnelles et de genre ? L’accroissement des inégalités sociales dans de nombreux pays occidentaux questionne lui-aussi la compatibilité entre intérêts économiques particuliers et solidarité sociale, notamment en ce qui concerne les prestations de l’Etat social et des formes de redistribution. Des interrogations identiques peuvent être examinées au niveau international et transnational, qu’il s’agisse par exemple des enjeux autour du développement de l’Union européenne ou du positionnement des Etats nationaux face à la « crise des réfugiés ». Le congrès permettra de discuter et d’approfondir aussi bien des perspectives théoriques différenciées autour de ces tensions entre bien commun et intérêt individuel qu’une large palette de thématiques ciblées.
Protéger et se protéger : la régulation des désordres juvéniles entre Etat social et Etat pénal
Cet atelier offre un lieu d’échanges autour de recherches portant sur la régulation de la jeunesse « à problèmes » : actes délinquants, troubles psychiques, ruptures scolaires et de formation, (sur)endettement, conflits familiaux justifient l’intervention d’une multitude d’acteurs et de dispositifs de régulation à la croisée de l’Etat social et de l’Etat pénal.
Les propositions de communication peuvent partir tant des formes de régulation dont les mineurs sont la cible que de la manière dont ces derniers vivent ces formes d’intervention publique, et répondre à des interrogations diverses : quelles formes de « gouvernement de la jeunesse » sont aujourd’hui privilégiées par les acteurs publics, et avec quels effets en termes de normalisation et de contrôle des jeunes ? Comment s’articulent la logique pénale et la logique sociale dans la succession des interventions publiques qui ponctuent la trajectoire d’un jeune ? Enfin, comment la trajectoire sociale des jeunes, leurs capitaux et dispositions, contribuent à modeler les effets de la régulation institutionnelle sur la vie de ces derniers ? Cette liste d’interrogations non exhaustive soulève également la question de la judiciarisation croissante des désordres juvéniles.
Ces deux entrées, par les dispositifs de régulation ou par les trajectoires et expériences des jeunes, permettent d’interroger les mécanismes de constitution de l’ordre social relatif à la jeunesse et au « devenir adulte » ainsi que les représentations sociales du « bien commun » qui leurs sont solidaires. Résolument ouvert, cet atelier entend explorer des thématiques diverses tant dans les méthodes d’investigation qu’au travers des perspectives théoriques mobilisées. L’apport des sciences sociales aux réflexions sur la régulation de la jeunesse « à problèmes » – caractérisée par des formes d’imbrication et d’hybridation entre Etat social et Etal pénal – est important dans la mesure où celles-ci proviennent en Suisse essentiellement du champ socioéducatif et judiciaire.
Call for Workshop Papers
Si vous souhaitez proposer une contribution pour le workshop « Protéger et se protéger : la régulation des désordres juvéniles entre Etat social et Etat pénal », veuillez soumettre (en français ou en anglais) le titre de votre contribution, le résumé (2000 signes au maximum) et votre adresse de contact (nom, institution/organisation, adresse et adresse e-mail). Le résumé doit contenir des informations concernant la problématique traitée, la théorie et le contexte de recherche, l’approche méthodologique et les résultats. En dehors du résumé, veuillez ajouter des mots-clés et quelques références bibliographiques (10 au maximum).