La tuerie de Bâton Rouge est la suite d’une séquence tragique – morts d’Afro-Américains par des tirs policiers en Louisiane et dans le Minnesota, puis cinq policiers blancs abattus à Dallas lors d’une manifestation de protestation – qui cristallise la vivacité et la profondeur des clivages de la société américaine autour des enjeux de délinquance, d’utilisation des armes, de violences policières et de relations « raciales » (nous reprendrons dans la suite du texte la notion de « race » dans le sens qui lui est donné aux États-Unis). Le débat est complexe, tant ces différentes dimensions s’entremêlent, et la charge émotionnelle est forte. Pour essayer d’y voir plus clair, nous proposons ici d’en distinguer les deux principales composantes : la question raciale et celle de la violence policière.